Fast fashion : définition, impacts et alternatives.

Ces dernières années, de nombreuses grandes enseignes de mode connues pour la variété d’articles qu'elles proposent à prix défiant toute concurrence, ont également gagné en notoriété pour être associées à la diffusion d'un phénomène qui fait couler beaucoup d'encre pour ses retombées négatives - notamment sur l'environnement : la fast fashion.

Sorte de fast food low cost appliqué au secteur de la mode, et porte étendard de la surconsommation, ce procédé commercial commence à se développer à la fin des années 90, et atteint son paroxysme aujourd'hui, en ne cessant de repousser ses limites avec comme unique mot d’ordre, le principe de rentabilité.

Malheureusement, la capacité du modèle fast fashion à générer du capital n'a d'égale que la hauteur des nuisances environnementales et sociales dont elle est à l'origine.

De son concept aux retombées négatives à ses alternatives, on décortique dans cet article la question de la fast fashion en long, en large et en travers.

Accrochez vos ceintures !

C’est quoi la fast fashion ?

La fast fashion désigne une branche de l’industrie vestimentaire, fabriquant des articles de grande consommation, produits dans des quantités massives, à prix très peu coûteux, pour être vendus à des prix très bas. 

Au fil du temps, le terme de fast fashion, connu depuis plusieurs décennies dans la sphère écolo, s’est démocratisé au grand public, grâce - ou à cause - d’enseignes en ayant fait leur fond de commerce, jusqu’à bâtir des empires en utilisant des procédés productivistes toujours plus économiques et rentables. 

Ceci tellement que la fast fashion, littéralement “mode rapide”, fait aujourd’hui place à l’ultra fast fashion ; une forme de commerce qui ne propose plus des collections chaque saison, ni même chaque mois, mais désormais chaque semaine, voire dans quelques cas extrêmes, chaque jour. 

Cette production d'articles si variés et vendus à des tarifs si peu coûteux, entraîne logiquement une pulsion acheteuse chez le consommateur ; et lorsque surconsommation et surproduction s'inter nourrissent, c’est l’effet boule de neige.

Malheureusement, les affres et effets négatifs de cette pratique sont dramatiques, et impactent aussi bien la planète, que la santé des personnes exploitées en bas de chaîne pour alimenter la production de ces business.

Les conséquences environnementales et sociales désastreuses de la fast fashion.

Des émissions de CO2 gigantesques.

La production, le traitement, et l'acheminement de toutes les matières premières (coton, polymères plastiques, métaux, etc) nécessaires à la confection des baskets, vêtements et accessoires de mode, sont la source de grandes quantités de gaz à effet de serre. 

En plus de ces dépenses d’énergie, la délocalisation des usines de production dans les pays des suds économiques, comme l’Inde, le Bangladesh ou le Vietnam, implique de longs circuits de distribution, qui s’ils sont rentables, font encore plus grimper l’empreinte environnementale liée aux transports des habits une fois fabriqués. On estime ainsi qu’un article de mode dans le circuit de la fast fashion parcourt en moyenne plus de 60 000 km, avant d’arriver dans les mains de son acheteur, soit 1,5 la distance pour faire le tour de la Terre. 

Si dans le meilleur des cas, ce transport est assuré par voie ferroviaire ou en cargo, il arrive que les lots soient acheminés par voie aérienne. La problématique des transports en avion pour l’univers de la mode est la même que celles pour les voyages touristiques, puisqu’un avion émet bien plus de carbone dans l’atmosphère à l’origine du réchauffement climatique, qu’un transport par voies terrestres ou maritimes.

Tout cela cumulé fait du secteur de la mode à ce jour la deuxième industrie la plus polluante au monde, après celle du pétrole.

Surexploitation des ressources naturelles

La fast fashion repose sur la production d'énormes quantités de vêtements, baskets et accessoires, qui demandent forcément beaucoup de matière textiles.

Lorsque celles-ci sont d’origine naturelle, les plantes dont elles se composent nécessitent de gigantesques quantités d’eau pour pousser. 

Lorsque les articles sont d'origine synthétique, ceux-ci demandent le prélèvement et la transformation de ressources pétrolières importantes, qui elles aussi nécessitent de grandes quantités d’énergie et d’eau. 

On estime qu'est ainsi mise au service de l'industrie textile 4% de l’eau potable mondiale disponible chaque année, ce qui en fait le troisième secteur le plus consommateur d’eau au monde. Épuisement des nappes phréatiques, érosion, réchauffement du climat, ne sont que quelques-unes des problématiques environnementales induites par la fast fashion.

Impact sur l’environnement et dégradation des écosystèmes. 

La fast fashion a pour caractéristique d’inciter les gens à la consommation, les rendant addicts à une forme de matérialisme, dans laquelle acheter ne répond plus à un besoin, mais devient un mode de vie.

Cette surconsommation s’appuie sur la production de grandes quantités de textiles de mauvaise qualité, qui, comme pour l'obsolescence programmée dans le domaine du numérique, créent le besoin de devoir acheter régulièrement de nouveaux articles pour remplacer les anciens vêtements, baskets ou accessoires de mode “jetables”. Ce gaspillage de ressources fait qu’en Europe, 4 millions de tonnes de vêtements sont jetés chaque année.

Cette production outrancière implique l’utilisation de grandes quantités de produits chimiques pour le traitement des vêtements, et de pesticides dans la culture de matières premières comme le coton. Celles-ci ont pour conséquences environnementales de contaminer les sols, les cours d’eau, et de polluer les océans, ce qui nuit aux espèces animales sous-marines, en plus de la faune sauvage terrestre.

Enfin, renouveler régulièrement des stocks massifs d’articles, induit la nécessaire destruction d’une grande partie des collections restées invendues ; leur recyclage coûtant plus cher que de les détruire. En plus d’être aberrantes, ces méthodes de production entraînent le rejet dans la nature de millions de pièces textiles qui finissent brûlées ou entassées dans les décharges à ciel ouvert de pays pauvres, dans lesquelles les articles de mode empilés se décomposent et diffusent lentement dans les sols leurs agents de traitement chimiques, résidus et teintures.

Exploitation des travailleurs et misère sociale.

Qui n’a pas entendu parler ces dernières années du traitement infligé aux populations Ouïghours, exposées à servir la productivité de géants du textile dans des conditions inhumaines ?

Dans le monde, quelque 75 millions d’ouvriers travaillent pour l'industrie textile, et si tous n'opèrent pas dans ces conditions d’exploitation extrême, une grande partie de ces personnes souffrent de travailler dans des conditions non favorables à leur bien-être.

Pour s’assurer des rentrées d’argent maximales, depuis des décennies, les géants de la mode délocalisent leurs productions dans les pays en voie de développement, pour y avoir recours à l’exploitation d’une main d'œuvre bon marché.

Produire dans les zones du tiers monde permet à ces marques d'engranger des marges défiant toute concurrence. Cela se fait au détriment de la considération de femmes, hommes, et parfois même d’enfants, qui exécutent des tâches répétitives sur des amplitudes horaires très élevées, pour des salaires extrêmement bas. 

Tenir les objectifs de rendement visés étant le maître mot, le personnel d’usine peut être amené à travailler au sein d’infrastructures insalubres, et réaliser des tâches risquées, sans protection, comme la manipulation de produits chimiques, ce qui expose ces personnes au risque de développer diverses pathologies.

Maltraitance animale et déclin de la biodiversité. 

L’ultra fast fashion contribue à l'abattage de millions d'animaux pour l'exploitation de leur peau, de leur fourrure, ou de leur laine. Mais la souffrance animale ne s’arrête pas qu’à l’abattage de ces derniers, qui sont souvent avant cela également élevés dans des conditions inhumaines. 

Enfermés, privés d'accès à la lumière du jour, traités sous médicaments régulateurs, parfois battus, ils subissent tous types de mauvais traitements tout au long de leur courte existence. 

De surcroît, la pollution des habitats naturels et la déforestation, en plus de faire grimper le niveau de CO2 dans l'atmosphère, entraînent la disparition des lieux de vie de nombreuses espèces animales sauvages, ce qui participe à l’effondrement de la biodiversité.

Slow fashion, sobriété, seconde main, les solutions pour lutter contre la fast fashion.

Si faire reculer la fast fashion dépend de décisions politiques, et des choix opérés par les entreprises du secteur de la mode pour rediriger leur business modèle vers une forme plus éthique, les consommateurs.trices ont également un rôle non négligeable à jouer dans l’édification d’une mode plus durable.

S’informer sur les nuisances de la fast fashion.

Pas d’action sans réflexion. Pour adopter des habitudes responsables et consommer différemment, il est important de commencer par s’interroger sur nos besoins réels, pour les différencier de nos achats pulsionnels.

Est également important de redéfinir les exigences morales que l’on attend des marques que l’on soutient par nos achats en soulevant des questions d’ordre éthique : 

Souhaite t-on favoriser l’achat d’articles de mode made in Europe, ou made in France ? Est-on attaché au fait de soutenir une marque de mode durable qui veille à la santé des personnes qui lui offrent leurs services ? Veut-on se tourner vers des marques vegan engagées qui préservent le bien-être des espèces animales ? Les vêtements que l’on achète sont-ils le fruit d’une mode éco responsable, qui met l’accent sur une production utilisant des matières éco-conçues, dans un souci de préservation de la planète ? Ou encore, que justifie le prix réel d’un article de mode ?

Toutes ces questions amènent à adopter un regard neuf, pour mieux assimiler les enjeux et problèmes soulevés par le modèle établi par la fast fashion.

Consommer des articles de marques de mode durable.

Tourner le dos à la fast fashion ne signifie pas ne plus s’habiller, ni ne plus se faire plaisir. Au contraire, ces dernières décennies, de nombreuses marques éthiques s'inspirant de la slow fashion ont vu le jour.

C’est l’heure de faire preuve de curiosité et d’en profiter pour partir à la découverte de ces nouvelles marques de vêtements, accessoires et chaussures, souvent produits localement, conçus à base de matières novateurs éco responsables de qualité, et fabriqués par des personnes justement considérées, à l’image de COG et de nos baskets vegan recyclées produites au Portugal.

Adopter la sobriété pour réduire sa consommation.

Acheter moins mais mieux, entretenir ses baskets, privilégier le reprisage de ses vêtements, opter pour le recyclage, l’occasion et la seconde main, plutôt que de systématiquement se tourner vers des chaussures, vêtements et accessoires neufs, participe à réduire sa consommation, et permet d’encore plus s’ancrer dans une démarche personnelle “slow” et durable pour dire non à la fast fashion.

Ensemble pour une mode durable en réponse à la fast fashion.

Comme pour chacune de nos rédactions, merci d’avoir pris le temps de lire cet article jusqu’au bout ! 

Merci de le partager à vos proches pour lui offrir une plus grande portée sur les enjeux de la slow fashion et les nuisances de la fast fashion.

N’hésitez bien sûr pas à parler de COG et de notre démarche éthique autour de vous, et à nous contacter pour obtenir de plus amples informations sur notre démarche ou nos produits, et à très vite pour d’autres articles sur la mode durable.

L’équipe COG.